Marketing automation : comment éviter les 3 erreurs les plus fréquentes lors du choix d’un logiciel

Le marketing automation s’est imposé dans la boîte à outils indispensable des équipes marketing et commerciales. Pourtant, le choix du logiciel reste un défi de taille pour beaucoup d’entreprises. À travers plus de quinze ans d’accompagnement sur une centaine d’outils, j’ai pu observer le coût caché d’un mauvais choix, tout comme les bénéfices lorsqu’on anticipe soigneusement certains pièges. Aujourd’hui, focus sur les trois erreurs courantes qui plombent l’adoption du marketing automation – mais aussi sur ce qu’il faut mettre en place pour sécuriser sa stratégie dès le départ.

Erreur n°1 : négliger la collecte et l’analyse de données

Trop souvent, la sélection d’un nouvel outil se concentre sur sa facilité d’utilisation ou son prix, alors que la base du marketing automation repose sur la bonne exploitation de la donnée. Sans une collecte et une analyse de données efficaces, aucune segmentation crédible ne tient la route. Les réglages fins de la personnalisation deviennent inaccessibles, limitant drastiquement l’impact de vos campagnes d’emailing automation et scénarios de parcours client.

Derrière cette erreur se cache un manque d’anticipation métier : on pense “fonctionnalités essentielles”, mais on oublie comment ces fonctionnalités sont alimentées ou exploitées en pratique. Lorsqu’une plateforme n’intègre pas en natif la consolidation des datas issues des formulaires web, des CRM existants ou de vos outils analytics, chaque action manuelle fragilise la qualité globale des automatisations mises en place.

Où se situent les risques en matière de gestion des données ?

Des intégrations incomplètes entre les outils

L’absence de compatibilité entre vos solutions freine le croisement des informations clients. Si votre logiciel ne permet pas une intégration efficace avec la stack technique existante, il faudra multiplier les exports-imports manuels. Cela amène souvent des erreurs courantes, comme des doublons dans la base de contacts ou des données obsolètes polluant vos rapports de performance.

Certaines entreprises se retrouvent bloquées pendant des semaines au lancement de leur stratégie de marketing automation simplement parce qu’elles n’ont pas prévu (ou testé) les flux de synchronisation de données entre leurs différents outils.

Une vision tronquée ou incohérente du parcours client

Quand la donnée n’est pas bien structurée ni analysée régulièrement, impossible d’automatiser intelligemment les points de contact du parcours client. Par exemple, sans repérer les moments clés grâce à l’emails automation ou le tracking web, vous ratez des opportunités de relance personnalisée. Cette situation bloque la segmentation avancée et dégrade la pertinence des messages envoyés.

Dès le démarrage, fixer clairement vos objectifs de collecte et poser des indicateurs concrets évite nombre d’écueils par la suite. Pensez surtout à tester dans un environnement réel la robustesse des flux de data avant tout déploiement massif.

Erreur n°2 : sous-estimer l’intégration des outils existants

Le choix du logiciel devrait systématiquement inclure une cartographie détaillée des autres plateformes déjà utilisées dans l’entreprise. L’intégration des outils est souvent traitée comme un détail secondaire alors qu’elle conditionne l’efficacité opérationnelle. Une mauvaise anticipation ici entraîne des gaspillages de temps considérables et peut faire exploser le budget initialement prévu lors de la phase d’implémentation.

Plus de la moitié des projets que je recroise échouent partiellement parce que le connecteur annoncé n’est finalement pas optimal, ou demande un développement spécifique non anticipé. Encore aujourd’hui, je vois trop d’équipes marketing déconnectées de leur pôle IT au moment du choix du logiciel, ce qui provoque ensuite de longs blocages techniques.

Quels scénarios révèlent le manque d’intégration ?

Des processus métier décousus

Lorsque le marketing automation fonctionne en silo, chaque équipe continue d’utiliser ses propres fichiers ou process manuels. Les workflows automatisés perdent alors tout leur intérêt puisque l’information circule mal, voire pas du tout, entre le marketing, le commerce et le service client. Inévitablement, la cohérence du parcours client s’effrite.

Farouche partisan du pragmatisme, je préconise toujours de dresser une liste précise des points de passage obligatoires entre vos outils en amont, puis de tester la synchronisation sur au moins deux cas réels avant signature finale.

Un support technique insuffisant ou absent

La meilleure stratégie de marketing automation va rapidement s’enliser si le support pour connecter vos outils majeurs n’existe pas, ou n’est pas réactif. N’hésitez pas à interroger le fournisseur sur les délais et modalités concrètes en cas de problèmes techniques liés à l’interopérabilité.

Je recommande d’évaluer ce critère lors d’un atelier commun marketing-IT pour vérifier la capacité réelle d’intégration et obtenir des engagements écrits de la part du partenaire.

Erreur n°3 : ignorer la granularité de la personnalisation et de la segmentation

Beaucoup d’équipes choisissent leur outil de marketing automation uniquement sur la base de fonctionnalités catalogue, sans mesurer ce que la solution permet réellement en matière de personnalisation et de segmentation dynamique. Or c’est là que se joue une grande partie du ROI car une bonne stratégie doit pouvoir adresser différents segments de clients avec des actions adaptées à chaque étape clé.

Une automatisation générique, sans scénarios différenciés selon l’appétence ou les préférences utilisateurs, aboutit inévitablement à une baisse d’engagement et, pire, à l’augmentation des désabonnements. Le test de la granularité de segmentation fait donc partie des étapes incontournables lors du choix du logiciel. Ce point doit être vérifié sur des cas pratiques, idéalement en situation réelle avec vos propres données anonymisées.

Comment diagnostiquer les limites d’un outil sur la personnalisation ?

Des restrictions sur les champs disponibles ou la logique de ciblage

Certains logiciels verrouillent leurs modèles ou laissent peu de liberté pour créer des segments basés à la fois sur le comportement digital, la géolocalisation et le scoring commercial. Cela limite sérieusement votre capacité à déployer une véritable personnalisation à grande échelle.

Avant toute prise de décision, mon conseil terrain : validez la création de segments complexes, combinant minimum trois critères (exemple : achats précédents + réaction email + provenance canal), afin de garantir l’adéquation réelle avec votre projet.

Des campagnes emailing automation limitées aux scénarios basiques

Un autre signal d’alerte réside dans l’impossibilité de construire plusieurs variantes de parcours client selon la maturité ou l’historique d’interaction. Il n’est pas rare de constater que seuls les workflows de bienvenue ou d’abandon de panier sont proposés en standard, forçant ensuite les personnes à bricoler des campagnes “one shot” faute de mieux.

Ciblez dès le départ les fonctionnalités qui vont soutenir la stratégie de segmentation évolutive sur long terme : triggers variés, branchements conditionnels multi-niveaux, gestion active des audiences et A/B testing intégré.

Mettre toutes les chances de son côté lors du choix du logiciel

S’assurer que votre plateforme coche quatre cases essentielles réduit déjà l’essentiel du risque :

  • Capacité prouvée à intégrer les outils existants sans code compliqué
  • Fonctions de collecte et analyse de données complètes et pilotables
  • Personnalisation avancée disponible en self-service
  • Support technique solide spécialement sur la synchronisation des données

Pour pousser plus loin, réalisez systématiquement un POC (Proof of Concept) sur des mini-cas métiers réels impliquant toute la chaîne utilisateur avant validation définitive. Ce test grandeur nature permet d’éprouver la promesse de segmentation, de personnalisation et d’intégration, bien plus qu’une simple démo commerciale.

Astuce terrain pour une transition réussie et invitation à l’action

Prenez l’habitude de documenter chaque critère lors de l’évaluation du logiciel, en conservant un bilan objectif post-PoC. Impliquez autant le marketing que l’IT, faites-leur simuler ensemble un scénario complet de collecte et analyse de données jusqu’à l’envoi d’un emailing automation segmenté. Vous détecterez ainsi d’entrée de jeu la présence (ou l’absence) des fonctionnalités essentielles à moyen terme.

Créez une grille de comparaison des outils basée sur vos enjeux réels, et prenez le temps d’échanger avec d’autres utilisateurs ayant un niveau de maturité similaire. Rien ne remplace le retour terrain pour valider les promesses fabricants avant de bâtir ou refaire sa stratégie de marketing automation.